– Chambellan ! Chambellan !!!
– Oui Votre Grandeur ?
– Où sont les rapports d’hier sur la production journalière de perles du royaume ?
– Sur votre bureau Votre Majesté, comme d’habitude.
– Ah ! (elle lit) hum-hum, hum-hum. Ça ne va pas. Là par exemple, la production du secteur Albertii, on ne sait pas ce qu’ils ont fait de leur journée ! Il faut détailler plus !
– Détailler plus ? À vos ordres Majesté.
Le lendemain, le Chambellan a pris soin de transmettre les nouveaux ordres au secteur Albertii. Il amène les comptes à la souveraine, espérant qu’elle sera satisfaite des efforts de chacun. Elle parcourt le document rapidement, ponctuant sa lecture d’un « hum-hum » et conclue en disant :
– Voilà, comme ça c’est mieux, comme ça on sait ce que chacun a fait, c’est plus clair.
Tout content, le chambellan félicite les équipes et pendant quelques jours, tout le monde est heureux au royaume des huîtres. Un matin pourtant, l’orage éclate sans avertissement…
– Chambellan ! Chambellan !!!
– Oui Votre Grandeur ?
– Où sont les rapports d’hier sur la production journalière de perles du royaume ?
– Sur votre bureau Votre Majesté, comme d’habitude.
– Ah ! (elle lit) hum-hum, hum-hum. Ça ne va pas. C’est beaucoup trop détaillé, il faut faire plus court !
– Plus court Votre Majesté ? Mais…
– Plus court oui ! Faites plus court !
Et elle le chasse d’un geste négligent de la main. Un peu perplexe, le chambellan transmet à nouveau fidèlement les ordres du monarque. Le lendemain, il apporte le compte-rendu du jour un peu tremblant, ne sachant guère comment il sera reçu.
– Hum-hum ? C’est pas mal mais… Ça n’est pas assez détaillé.
– Votre Majesté, je n’ai pas compris ce que vous vouliez : faut-il plus court ou plus détaillé ?
– Je t’explique : le compte-rendu, il faut le détailler mais pas trop, tu comprends ?
– Non Votre Grandeur.
– Ah. Bon alors, il faut que ce soit court donc tu le détailles mais pas trop.
– À vos ordres Votre Enflure !