Mes huîtres sont souvent approximatives. Parfois, elles utilisent un quasi-homophone (et non elles ne sont pas homophobes, la preuve, elles ont des amis gais).
J’ai fait une bêtise, je vais me faire réprimer.
Mes huîtres sont souvent approximatives. Parfois, elles utilisent un quasi-homophone (et non elles ne sont pas homophobes, la preuve, elles ont des amis gais).
J’ai fait une bêtise, je vais me faire réprimer.
Mes huîtres sont en pleine migration mais j’avais gardé du stock de perles pour les jours de faim…
Quand on stérilise les pitbulls, c’est pour irradier la race.
Albert nous quitte. C’est triste. Albert étant sujet aux faux départs, on pourrait avoir de l’espoir, hélas, tout indique que c’est la fin. J’ai donc gardé du meilleur en prévision des vaches maigres (qui a dit mort aux vaches ? ‘tention, je vous ai à l’oeil !)
Voici donc une triste histoire de fin. Aucun collègue n’a été maltraité durant cette affaire et tout le monde en est sorti vivant. Mais ceci explique bien des choses, comme vous allez voir…
Albert – Si si, avant il faisait de la moto, il a eu un accident grave il paraît. Il a fait du coma. Apparemment il est resté le cerveau sans oxygène pendant plusieurs minutes, il avait l’encéphalogramme vertical. Mais il s’en est sorti idem.
Ce qui n’est manifestement pas le cas de tout le monde…
Adieu Albert, j’espère que tu inspireras d’autres fous rires à défaut de continuer à inspirer ma rubrique ostréicole !
J’aimerai bien savoir d’où viennent ces expressions de « sagesse populaire » qui nous formatent le cerveau. Je sais moi qui me les a transmises et je me bats presque quotidiennement contre cette petite voix, souvenir familier, qui me serine sa « sagesse ». Aujourd’hui, j’accuse « la parole est d’argent mais le silence est d’or ».
A première vue (dont j’ai ample provision, de même que de second degré), à première vue donc, c’est très beau. Profond même. On s’en sert fréquemment pour faire taire les gens qu’on n’a pas envie d’entendre – surtout les enfants j’ai remarqué – mais ce qui compte vraiment c’est que ça a l’air hyper profond non ? Moi j’ai des amis qui y croient en tous cas alors ça peut pas être si problématique. En fait ils y croient tellement qu’ils disent jamais trop grand chose. Surtout quand ça va pas. Parce que c’est bien connu que se réfugier dans un silence blessé c’est tellement efficace pour résoudre ses problèmes
Bon, il va bien voir que ça va pas, s’il réagit pas c’est qu’il n’en a vraiment rien à faire de moi… Pourquoi il réagit pas ?
Ben soit il s’est rendu compte de rien, soit il sait que ses questions n’obtiendront pour toute réponse qu’un silence d’or… et il est déjà découragé soit il n’en a effectivement rien à cirer. Mais bon, tu sauras pas puisque tu discuteras jamais du problème.
Alors non, décidément, cette expression là, je l’aime pas, je suis pas d’accord et je le dis. Parce que se taire ne donne raison qu’aux oppresseurs de toutes sortes, surtout à ceux qu’on se traîne en bagage dans nos pauvres têtes, selon le principe bien connu « qui ne dit mot consent », principe que je vais par ailleurs prochainement réfuter.
Et puis de toutes façons, j’ai toujours préféré l’argent.
Il était souvent béat, le soleil lui faisait cet effet là. Il se laissait bercer par la brise, sa conscience amorphe envahie par les bruissements du bosquet d’aulnes voisin. Onn propageait gaiement les derniers potins, toujours prêt enjoliver son récit. Ugg laissait dire, pas dupe mais bon public. Un coup de vent un peu plus fort le fit grincer et ses mésanges s’envolèrent d’un coup d’aile. La renarde qui avait fait sa tanière au flanc de la colline perdait son poil d’hiver par touffe et le couple profitait de l’aubaine pour garnir son nid.
Le babil incessant d’Onn attira soudain son attention. “Humain-avec-des-outils, passe près d’Onn, passe près d’Ugg, passe près d’Uss, passe près d…” Onn déroula la litanie des noms jusqu’aux limites orientales de la forêt. Au-delà, il y avait d’autres arbres bien sûr mais ils étaient trop loin pour communiquer facilement. Ainsi donc des humains étaient venus arpenter le sous-bois ? Pas de simples promeneurs mais des humains avec des outils. Ugg s’agita dans la brise printanière. Il n’y avait pas prêté attention sur le moment mais il se souvenait vaguement de leur passage. Ils avaient… des outils en métal, de grandes feuilles bruissantes aussi. Onn disait qu’ils avaient coloré l’écorce de certains arbres un peu plus loin. Continue reading « « Lors même que l’on n’est pas le chêne ou le tilleul… » »
– Chambellan ! Chambellan !!!
– Oui Votre Grandeur ?
– Où sont les rapports d’hier sur la production journalière de perles du royaume ?
– Sur votre bureau Votre Majesté, comme d’habitude.
– Ah ! (elle lit) hum-hum, hum-hum. Ça ne va pas. Là par exemple, la production du secteur Albertii, on ne sait pas ce qu’ils ont fait de leur journée ! Il faut détailler plus !
– Détailler plus ? À vos ordres Majesté.
Le lendemain, le Chambellan a pris soin de transmettre les nouveaux ordres au secteur Albertii. Il amène les comptes à la souveraine, espérant qu’elle sera satisfaite des efforts de chacun. Elle parcourt le document rapidement, ponctuant sa lecture d’un « hum-hum » et conclue en disant :
– Voilà, comme ça c’est mieux, comme ça on sait ce que chacun a fait, c’est plus clair.
Tout content, le chambellan félicite les équipes et pendant quelques jours, tout le monde est heureux au royaume des huîtres. Un matin pourtant, l’orage éclate sans avertissement…
– Chambellan ! Chambellan !!!
– Oui Votre Grandeur ?
– Où sont les rapports d’hier sur la production journalière de perles du royaume ?
– Sur votre bureau Votre Majesté, comme d’habitude.
– Ah ! (elle lit) hum-hum, hum-hum. Ça ne va pas. C’est beaucoup trop détaillé, il faut faire plus court !
– Plus court Votre Majesté ? Mais…
– Plus court oui ! Faites plus court !
Et elle le chasse d’un geste négligent de la main. Un peu perplexe, le chambellan transmet à nouveau fidèlement les ordres du monarque. Le lendemain, il apporte le compte-rendu du jour un peu tremblant, ne sachant guère comment il sera reçu.
– Hum-hum ? C’est pas mal mais… Ça n’est pas assez détaillé.
– Votre Majesté, je n’ai pas compris ce que vous vouliez : faut-il plus court ou plus détaillé ?
– Je t’explique : le compte-rendu, il faut le détailler mais pas trop, tu comprends ?
– Non Votre Grandeur.
– Ah. Bon alors, il faut que ce soit court donc tu le détailles mais pas trop.
– À vos ordres Votre Enflure !
– Votre Grandeur…
– Ah Chambellan, je voulais te voir. Il faut organiser une grande réception en l’honneur du Prince du royaume voisin.
– Bien Votre Grandeur. Combien de personnes seront-elles présentes ? Je dois en informer les cuisines.
– Trois. Moi évidemment, le Prince, toi et le conseiller du Prince.
– Quatre donc, très bien.
– Non non, trois.
– Je ne comprends pas Votre Majesté, Vous, le Prince, moi et le conseiller, ça fait bien quatre.
– Non non, moi tu me comptes mais tu me comptes pas.
– Pardon ?
– Tu ne comprends rien ! Moi tu me comptes mais tu me comptes pas ! Ça fait trois !
– À vos ordres Votre Majesté !
Une matinée ordinaire dans la baie des perles. Sa Majesté Des Huîtres souffre depuis plusieurs jours d’une inflammation de l’ego extrêmement douloureuse et ses sujets se sont rassemblés autour d’elle, écoutant patiemment ses doléances. D’un seul coup, Sa Majesté bondit vers la porte :
– Où est Emil ? Où est Emil ?
Autour d’elle, tous se regardent, surpris et légèrement inquiets. Finalement une suivante ose poser la question que tous se posent :
– Votre Majesté, qui est Emil ?
– Qui ça ?
– Emil Votre Majesté.
– Qui est Emil ?
La suivante de plus en plus inquiète continue bravement, espérant que l’inflammation dont souffre sa souveraine n’ai pas commencé à causer des dommages cérébraux.
– Je ne sais pas Votre Majesté, c’est vous qui avez appelé Emil. Ne savez vous pas de qui vous parlez ?
– Non. Non, je ne sais pas.
La suivante désemparée éclate en sanglots mais le fou qui ricanait doucement dans un coin s’esclaffe à grand éclats de rires. Le reste de l’assemblée est secouée de toux soudaines qui dissimulent mal des rires nerveux.
La pauvre suivante s’enfuie, heurtant dans sa course un vieillard sombre dont les paroles prophétiques la poursuivent :
» Ce royaume est maudit ! Cinq souverains en trois ans, chacun plus fou que le précédent ! Maudit ! Maudit ! »
Une fois n’est pas coutume, je modifie légèrement le décor de cette anecdote. Néanmoins le dialogue, dans son intégralité, correspond mot pour mot à ce qui s’est réellement passé. Vive Sa Majesté Pinctada Inflata !
Chers amis,
J’ai le bonheur de vous annoncer une nouvelle arrivée dans mon petit bassin de culture de perles : la Pinctada Inflata, huître perlière géante. Dotée d’un ego démesuré, inversement proportionnel à sa taille, cette variété d’une qualité exceptionnelle m’a déjà fourni de beaux fous rires. Malheureusement il m’était impossible d’en retranscrire la teneur sans trahir le véritable contexte que je ne peux rendre public. Il m’a donc fallu un peu de réflexion avant de parvenir à transposer. À venir donc, mon interprétation de ces perles géantes !
Sortez le champagne et dégustez 😉
Toute vérité est bonne à dire (mais tout le monde n’est pas capable de l’entendre).