Si plusieurs univers littéraires m’inspirent particulièrement tant je me sens d’affinités avec eux, les livres qui m’ont le plus émue sont bien entendu ceux dont les héros me touchent, sans forcément que je m’intègre à l’univers dont ils sont issus.
Parmi ceux-là, les personnages que Robin Hobb anime sous nos yeux sont particulièrement crédibles, vivants. S’ils tiennent une place de choix sur mes étagères, c’est sans doute que dans les épreuves qu’ils affrontent, tous sont abandonnés dans une solitude effrayante et leur isolement même me fait me sentir proche d’eux – ô paradoxe…
Ma dernière razzia dans les rayons de ma librairie favorite m’a apporté un nouveau petit bijou : Warchild. Une histoire plutôt banale d’un enfant enlevé par un manipulateur sadique sur fond de guerre stellaire contre des aliens pas si différents de nous.
Vous me direz si c’est banal, quel intérêt ? Et bien… Comment ne pas m’identifier au héros muré dans sa douleur, incapable de comprendre ses sentiments et ceux des gens qui l’entourent ?
Car la véritable tragédie tient à cela : il ‘suffirait’ au héros d’ouvrir son cœur pour commencer à guérir ; le premier pas est le plus difficile, parce que l’on ne croit jamais qu’il soit possible. Notre propre esprit devient notre ennemi, nos mécanismes de défense nous blessent et le cercle ne peut s’arrêter sans un acte de foi énorme, qui est d’abord la foi en soi.
Croire en sa propre valeur, croire que l’on mérite d’être heureux, d’être aimé devient la chose la plus difficile du monde. Parfois, le regard de l’autre suffit à entrebâiller cette porte. Et parfois un effort terrible est nécessaire pour accepter de se risquer à aimer, à être rejeté, peut-être…