« Lors même que l’on n’est pas le chêne ou le tilleul… »

voiles végétales photo_2017-04-21_23-06-16Ugg était béat.

Il était souvent béat, le soleil lui faisait cet effet là. Il se laissait bercer par la brise, sa conscience amorphe envahie par les bruissements du bosquet d’aulnes voisin. Onn propageait gaiement les derniers potins, toujours prêt enjoliver son récit. Ugg laissait dire, pas dupe mais bon public. Un coup de vent un peu plus fort le fit grincer et ses mésanges s’envolèrent d’un coup d’aile. La renarde qui avait fait sa tanière au flanc de la colline perdait son poil d’hiver par touffe et le couple profitait de l’aubaine pour garnir son nid.

Le babil incessant d’Onn attira soudain son attention. “Humain-avec-des-outils, passe près d’Onn, passe près d’Ugg, passe près d’Uss, passe près d…” Onn déroula la litanie des noms jusqu’aux limites orientales de la forêt. Au-delà, il y avait d’autres arbres bien sûr mais ils étaient trop loin pour communiquer facilement. Ainsi donc des humains étaient venus arpenter le sous-bois ? Pas de simples promeneurs mais des humains avec des outils. Ugg s’agita dans la brise printanière. Il n’y avait pas prêté attention sur le moment mais il se souvenait vaguement de leur passage. Ils avaient… des outils en métal, de grandes feuilles bruissantes aussi. Onn disait qu’ils avaient coloré l’écorce de certains arbres un peu plus loin. Continue reading « « Lors même que l’on n’est pas le chêne ou le tilleul… » »

Monsieur Jourdain

Bonsoir !

Certains font de la prose – et ils le savent, certains sont des poètes incompris et d’autres imitent Eugène Savitskaya, ce qui est un exploit autrement remarquable. Voilà des questions qui méritent réflexion.

Comment suis-je ? Le processus est instinctif pour la plupart d’entre nous n’est-ce pas. Pour d’autres, c’est comme faire de la bicyclette, dès qu’on commence à réfléchir aux détails on se casse la figure. On pourrait donc croire qu’il vaut mieux rester béatement ignorant. Hum. Ah oui mais maintenant que la question me trotte dans la tête, ça va être difficile…(interdiction de penser à un éléphant à poils bleus !) Déjà qui suis-je c’est compliqué mais comment suis-je qui… Comment, c’est à dire techniquement, comment ça marche ? Heu bah il faudrait déjà savoir de quoi on parle non ? Bon, question suivante.

Puis-je apprendre à me connaître ? Il me semble que oui. C’est pas facile, il faut vraiment aimer poser des questions qui fâchent et ne pas avoir peur des réponses qui fâchent souvent aussi. C’est long. Mais ça a l’air possible. Comment ça que j’arrête de jouer les andouilles ? Je réponds à la question ! C’est pas ma faute quand même si le type n’a pas dit vraiment ce qu’il pensait vouloir dire ! Bon, pouvez-vous apprendre à me connaître ? J’ai envie de dire, lisez ce blog, c’est une bonne méthode. Mais peut-on vraiment connaître quelqu’un ? Moins sûr, vu que déjà se connaître soi c’est pas simple. Surtout pour certains qui semblent avoir été conçus selon un modèle vaguement plus complexe. Prise de tête même pourrait-on dire. Ah ! Bah voilà ! C’est comme ça que je suis ! Cogito ergo sum, CQFD.

Sa Majesté Des Huîtres : un peu, mais point trop n’en faut !

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– Chambellan ! Chambellan !!!
– Oui Votre Grandeur ?
– Où sont les rapports d’hier sur la production journalière de perles du royaume ?
– Sur votre bureau Votre Majesté, comme d’habitude.
– Ah ! (elle lit) hum-hum, hum-hum. Ça ne va pas. Là par exemple, la production du secteur Albertii, on ne sait pas ce qu’ils ont fait de leur journée ! Il faut détailler plus !
– Détailler plus ? À vos ordres Majesté.

Le lendemain, le Chambellan a pris soin de transmettre les nouveaux ordres au secteur Albertii. Il amène les comptes à la souveraine, espérant qu’elle sera satisfaite des efforts de chacun. Elle parcourt le document rapidement, ponctuant sa lecture d’un « hum-hum » et conclue en disant :

– Voilà, comme ça c’est mieux, comme ça on sait ce que chacun a fait, c’est plus clair.

Tout content, le chambellan félicite les équipes et pendant quelques jours, tout le monde est heureux au royaume des huîtres. Un matin pourtant, l’orage éclate sans avertissement…

– Chambellan ! Chambellan !!!
– Oui Votre Grandeur ?
– Où sont les rapports d’hier sur la production journalière de perles du royaume ?
– Sur votre bureau Votre Majesté, comme d’habitude.
– Ah ! (elle lit) hum-hum, hum-hum. Ça ne va pas. C’est beaucoup trop détaillé, il faut faire plus court !
– Plus court Votre Majesté ? Mais…
– Plus court oui ! Faites plus court !

Et elle le chasse d’un geste négligent de la main. Un peu perplexe, le chambellan transmet à nouveau fidèlement les ordres du monarque. Le lendemain, il apporte le compte-rendu du jour un peu tremblant, ne sachant guère comment il sera reçu.

– Hum-hum ? C’est pas mal mais… Ça n’est pas assez détaillé.
– Votre Majesté, je n’ai pas compris ce que vous vouliez : faut-il plus court ou plus détaillé ?
– Je t’explique : le compte-rendu, il faut le détailler mais pas trop, tu comprends ?
– Non Votre Grandeur.
– Ah. Bon alors, il faut que ce soit court donc tu le détailles mais pas trop.
– À vos ordres Votre Enflure !

Sa Majesté Des Huîtres : compter jusqu’à quatre.

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– Votre Grandeur…
– Ah Chambellan, je voulais te voir. Il faut organiser une grande réception en l’honneur du Prince du royaume voisin.
– Bien Votre Grandeur. Combien de personnes seront-elles présentes ? Je dois en informer les cuisines.
– Trois. Moi évidemment, le Prince, toi et le conseiller du Prince.
– Quatre donc, très bien.
– Non non, trois.
– Je ne comprends pas Votre Majesté, Vous, le Prince, moi et le conseiller, ça fait bien quatre.
– Non non, moi tu me comptes mais tu me comptes pas.
– Pardon ?
– Tu ne comprends rien ! Moi tu me comptes mais tu me comptes pas ! Ça fait trois !
– À vos ordres Votre Majesté !

Pinctada inflata : sa majesté des huîtres

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Une matinée ordinaire dans la baie des perles. Sa Majesté Des Huîtres souffre depuis plusieurs jours d’une inflammation de l’ego extrêmement douloureuse et ses sujets se sont rassemblés autour d’elle, écoutant patiemment ses doléances. D’un seul coup, Sa Majesté bondit vers la porte :

– Où est Emil ? Où est Emil ?

Autour d’elle, tous se regardent, surpris et légèrement inquiets. Finalement une suivante ose poser la question que tous se posent :

– Votre Majesté, qui est Emil ?
– Qui ça ?
– Emil Votre Majesté.
– Qui est Emil ?

La suivante de plus en plus inquiète continue bravement, espérant que l’inflammation dont souffre sa souveraine n’ai pas commencé à causer des dommages cérébraux.

– Je ne sais pas Votre Majesté, c’est vous qui avez appelé Emil. Ne savez vous pas de qui vous parlez ?
– Non. Non, je ne sais pas.

La suivante désemparée éclate en sanglots mais le fou qui ricanait doucement dans un coin s’esclaffe à grand éclats de rires. Le reste de l’assemblée est secouée de toux soudaines qui dissimulent mal des rires nerveux. 

La pauvre suivante s’enfuie, heurtant dans sa course un vieillard sombre dont les paroles prophétiques la poursuivent :

 » Ce royaume est maudit ! Cinq souverains en trois ans, chacun plus fou que le précédent ! Maudit ! Maudit !  »

Une fois n’est pas coutume, je modifie légèrement le décor de cette anecdote. Néanmoins le dialogue, dans son intégralité, correspond mot pour mot à ce qui s’est réellement passé. Vive Sa Majesté Pinctada Inflata ! 

Royaume ostréicole

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Chers amis,

J’ai le bonheur de vous annoncer une nouvelle arrivée dans mon petit bassin de culture de perles : la Pinctada Inflata, huître perlière géante. Dotée d’un ego démesuré, inversement proportionnel à sa taille, cette variété d’une qualité exceptionnelle m’a déjà fourni de beaux fous rires. Malheureusement il m’était impossible d’en retranscrire la teneur sans trahir le véritable contexte que je ne peux rendre public. Il m’a donc fallu un peu de réflexion avant de parvenir à transposer. À venir donc, mon interprétation de ces perles géantes !

Sortez le champagne et dégustez 😉

Légumes farcis déconstruits

Version déconstruite parce que j’essaie d’être végétarienne mais que les tomates farcies sans farce à saucisse, c’est pas pareil. Alors voilà une version allégée en viande…

Nombre de parts : ça dépends (du nombre de tomates, si vous êtes gourmands,…)

Cuisson : à 200°C, jusqu’à ce que ça commence à cramer.

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Ingrédients :
🍅 des tomates
🍅 des courgettes
🍅 des poivrons
🍅 un oignon
🍅 de l’ail
🍅 des croûtons de pain ou des céréales (orge, blé, épeautre…) cuites
🍅 des lardons
🍅 du persil (ne le hachez pas, prenez du persil plat et détachez simplement les feuilles)
🍅 sel, poivre
🍅 de l’huile d’olive

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L’idée est simple…

  1. vous épluchez les légumes qui doivent l’être (les oignons mais pas les tomates par exemple, ayez un peu d’imagination, que diable!),
  2. vous les taillez en morceaux assez gros (et pas trop petits ; c’est pas une science exacte alors vous voyez à vu de pif, c’est pas à une vache près)
  3. et vous mettez le tout au four, en assaisonnant et en arrosant d’un filet d’huile d’olive.
  4. Vous laissez presque cramer, que ça croustille bien et vous mettez du bon pain avec pour saucer.
  5. Pis vous invitez vos potes et vous vous régalez, je vais pas tout vous dire non plus quand même !
Ça, c'est ce à quoi ça ne va pas ressembler... :)
Ça, c’est ce à quoi ça ne va pas ressembler… 🙂

Cette recette est dédiée à Maman, parce que c’est une recette à la « ben, t’en mets à peu près comme ça, tu vois bien quoi… » 😉

Voir Venise…

La Sérénissime s’est hélas chastement voilée de brumes dès le lendemain de notre arrivée (notre, puisque la famille y était au complet). Quelques images choisies (si, 40, je les ai choisies. Ç’aurait pu être pire.)

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 Rédigé à Paris (eh oui!), avec Timur, qui était bien content de mon retour.
– Woof !

Une tarte pour Samain

🎃 Gaston le potimarron s’est pris une baston. Il a mangé des marrons, il est passé au poêlon. Après ça n’a pas été long : deux affamés se sont jetés sur lui et on n’en parle plus. Ou alors si : voilà la recette de la tart’à Gaston 😉

Nombre de parts : 4, peut-être 6 (gare aux affamés sans scrupules)

Cuisson : 30 à 45 minutes à 180°C

La pâte

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Les ingrédients

🎃 150g de Farine
🎃 100g de poudre de noisette
🎃 100ml d’eau
🎃 80ml d’huile
🎃 50g de cassonade
🎃 1 sachet de levure
🎃 1 pincée de sel

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La recette

Mettre tous les ingrédients dans une boîte, secouer, éventuellement rectifier en ajoutant de la farine et étaler sur du papier sulfurisé que l’on mettra ensuite dans un moule à gâteau (plus haut qu’un moule à tarte).

L’appareil

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 Les ingrédients

🎃 un potimarron
🎃 100g de sucre de canne
🎃 1 [itg-tooltip tooltip-content= »<p>cuillère à café</p> »]cac [/itg-tooltip]de Piment de Jamaïque moulu
🎃 1 oeuf

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La recette

  • Couper le potimarron en morceaux sans l’éplucher et ôter les graines et cuire à l’eau.
  • Une fois bien cuit, ajouter le sucre et le [itg-tooltip tooltip-content= »<p>Le piment de Jamaïque, qui n’est pas un piment, ressemble à du poivre et a un goût qui l’a fait appeler &aquot;quatre épices&aquot;, proche d’un mélange de muscade, girofle, poivre et cannelle… Miam !</p> »]piment de Jamaïque[/itg-tooltip].
  • Passer au mixer afin d’obtenir une purée bien lisse.
  • Laisser refroidir avant d’ajouter l’œuf puis répartir sur la pâte à la noisette.
  • Utiliser les restants de pâte pour faire un décor adéquat 🎃.
  • Cuire à 180°C pendant 30 à 45 minutes.
  • Et enfin, gniac ! Croquez !

La minute culture

Halloween nous revient par les États-Unis et la culture anglo-saxonne. Avant de faire un urticaire, regardons y de plus près : cette fête qui correspond à la Toussaint chrétienne était autrefois une importante fête celte, Samain, célébrée au changement de saison, à la pleine lune de novembre. C’était une période ‘hors du temps’ n’appartenant ni à l’année s’achevant ni à celle débutant (ce qui permettait de rabouter le calendrier lunaire au calendrier solaire accessoirement) et appartenait donc au royaume des morts.

L’autre fête de changement de saison, Beltane avait lieu vers le premier mai et on y allumait un feu sacré. Son équivalent actuel serait la fête de Pâques.

La culture celte s’est répandue des Hébrides à Gibraltar et des côtes atlantiques jusqu’au cœur du continent eurasien, c’est notre héritage, resté plus vivace chez nos cousins anglo-saxons que sur nos terres gréco-latines. C’est une culture orale qui n’a laissé de trace que par les toponymes et quelques légendes et a été absorbée par l’empire romain puis par le christianisme.