Musique !

J’aime la musique. J’en écoute peu souvent, parce que le son est la première chose que j’élimine quand je commence à fatiguer (comprenez : vers le milieu de ma journée de travail).

J’aime aussi beaucoup découvrir les playlists des ami.es, non pas que j’y décèle des profondeurs psychologiques sur lesdit.es ami.es mais parce que je découvre souvent des pépites que j’ignorerais sinon. Ces musiques deviennent part intégrante de mon univers, à tel point qu’il est rare que j’ai besoin de les écouter : les premières notes suffisent pour que s’égrènent les suivantes dans ma caboche.

Elles sont aussi une identité musicale des étoiles de ma constellation et j’en sélectionne souvent quelques dixièmes de seconde pour en faire une sonnerie personnalisée. Elles sont toujours omniprésentes dans mon cosmos local et j’ai pensé qu’il était temps de vous les faire partager.

Voici donc une nouvelle catégorie d’articles, associant des sons, des noms, des moments. Des chagrins et des chansons, des joies et des amis, des amants et des rires, parfois des larmes, des notes, du temps. Toute une histoire.

Les grumeaux

Je vous avais dit de ne pas désespérer ! J’avoue cependant que je suis la première surprise par la rapidité de la relève huîtrière.

Je vous présente donc la pinctada whiskyi ! Je vous laisse tirer les conclusions qui vous chantent de son doux nom de baptême et juger sur pièces…

MOI – J’achète jamais de pâte à tarte toute prête, j’ai une super recette qui se prépare en deux minutes.

P. WHISKYI – Ah bon ? Comment tu fais ?

MOI – Tu mets tes ingrédients dans un tupperware, la farine, l’huile, l’eau, tu fermes bien et tu secoues.

P. WHISKYI – Ah ouais ! Mais ça fait pas des grumeaux ?

Heu, ben, hein ? Ah ouais, les grumeaux de la pâte à tarte ! Ouais, t’as raison, faut s’en méfier, c’est traître ces machins là… Surtout après, quand ça cuit, ça durcit, tu risques de te péter une dent. Les gens croient qu’ils ont oublié de dénoyauter les fruits alors qu’en fait ils ont laissé des grumeaux dans la pâte à tarte ces andouilles. Nan, t’as raison de faire gaffe !

Pour ceux qu’ont même pas peur des grumeaux, ma recette, c’est celle-là 😉


Source Wikipedia : Lésions cérébrales. Une consommation excessive d’alcool, même de manière occasionnelle, entraîne des lésions irréversibles au cerveau.

Est-ce la faim du début ou le début de la fin ?

Après Albert, c’est Sa Majesté des Huîtres qui part pour des lendemains plus bleus et des ciels qui chantent dans l’espoir d’augmenter la production perlière sur l’herbe verte du voisin.

Ca me fait vraiment mal de dire ça parce que quand même j’en ai bavé mais la pinctada Albertii me manque. Pas la Pinctada Inflata, faut pas pousser non plus. Il y en a eu de bien bonnes, que je vous propose de retrouver ici, histoire de se booster le moral les jours de pluie :

Néanmoins, les pinctadas n’étant pas rares, ma colonie ostréicole a de beaux jours devant elle. J’ai une belle huître qui grandit petit à petit pour laquelle je nourris de grands espoirs et j’attends une livraison fraîche d’un jour à l’autre. Je n’en connais pas encore l’espèce mais je soupçonne que ce sera à nouveau une Inflata. Point d’inquiétude donc, de nouvelles récoltes se préparent que je monterai avec plaisir en pendants d’oreilles ou en colliers pour vous en faire profiter, le malheur des uns faisant le bonheur des autres.

La suite très vite…


PS : J’étais quasi HS en écrivant, j’ai déjà rectifié trois coquilles. Encore deux et il me faudra admettre que l’état de pinctada est potentiellement contagieux… N’hésitez pas à me le signaler (je suis sûre qu’il en est qui s’en feront un malin plaisir) 🙂

Chimère

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Le vent a acquis un rythme, presque une énergie et une vie propre. Luttant dans le blizzard, la Louve ouvre la marche, oreilles et museau fixés vers l’objectif. Derrière elle la Vouivre s’épuise, son feu-dragon impuissant contre le froid mordant, ses ailes une gêne dans le vent violent. L’Enfant-de-la-mer, louveteau à la fourrure en lames de métal suit, tête pendante et laisse des traces sanglantes sur la glace.

Mûs par un instinct têtu, ils avancent, cherchant ce qui donne vie à ce maléfice. Y a-t-il quelque part un coq en colère dont le battement d’ailes déplace les nuages ? Un magicien jaloux soufflant sur la maison des trois petits cochons ? Une falaise au bord du monde, Extrême Amont ?

Ils marchent, parcourent la moitié d’un monde, puis l’autre. Ils marchent encore et le vent souffle toujours. L’Enfant-de-la-mer a grandit, sa fourrure de métal-rasoir devenue armure d’argent, avec à son côté, la langue acérée de l’épée de vérité. Le vent les enveloppe, tourbillonne et accumule les tempêtes sur [itg-tooltip tooltip-content= »<p>Non, ce n’est pas une faute d’orthographe. Oui, ils sont trois et oui, il n’y a pourtant qu’une tête. Le narrateur n’est pas biologiste mais il a obtenu son certificat en narrativium.</p> »]leur tête[/itg-tooltip].

Alors qu’ils sont à bout de force, les voilà devant une bête monstrueuse. Gueule de loup, crocs acérés, son souffle charrie des lames de glace. Campée sur un torse d’homme et des jambes gainées d’acier, elle brandit un glaive jetant des étincelles bleutées. Dans son dos, une paire d’ailes cuirassées fait l’ouragan qui les meurtri. Devant la terrible vision, Louve découvre ses crocs, l’Enfant-de-la-mer brandit l’épée et la Vouivre rassemble ses forces pour un assaut désespéré. Mais la bête menaçante leur semble familière et dans la main du guerrier, l’épée de vérité refuse de bouger. La glace devant eux forme un miroir parfait. La Louve s’apaise et la bête ouvre sa gueule grand pour bailler. Le guerrier range l’épée et la bête s’assied. La Vouivre replie ses ailes et soudain la bête disparaît. Louve-Vouivre-Guerrier se love dans un creux abrité, yeux de braise fermés. Tas de fourrure mêlée, avec dessous, rien d’autre qu’une femme endormie. Elle émerge lentement de l’océan agité par Morphée. De son filet s’échappent des rêves scintillants : elle passera la journée à chercher la Muse qui la fuit.

Pour une fois ce n’est pas l’art qui m’a inspiré le texte mais plutôt le texte qui appelait cette illustration. Non non, ç’a été écrit devant une énième statue de jeune fille censée représenter la moisson ou que sais-je, au Louvre. Courser la Muse m’a juste emmenée très très loin. Encore.

Elle vient puis va à son gré, la Muse. Je l’apprivoise petit à petit, je sais ce qui lui plaît. Elle aime la compagnie avant tout, la solitude semble lui peser. Elle aime les offrandes aussi, déesse exigeante qui réclame les mets les plus raffinés. Le Louvre est son temple préféré, encore qu’elle ne dédaigne pas pointer son museau de chatte curieuse dans les lieux les plus incongrus. Peut-être est-elle là, toujours, à s’égosiller dans mes oreilles sourdes. Il est vrai que sa voix fluette, ténue, est difficile à ouïr dans le vacarme constant de mes pensées turbulentes.

Faire entendre cette petite voix, ça n’est parfois que faire taire tout le reste, comme tenter de distinguer le tintement cristallin du triangle quand les cordes et les cuivres se disputent au premier rang. C’est la voix de la fillette qui chantonne en dansant, dans la cour, tout près de l’avenue, dans le bruit des klaxons et des ronflements de moteur.

C’est le goût d’une larme qui tombe dans un verre de vin.

Aujourd’hui, Muse me fuit.

Ecrit au Louvre en compagnie de ♥Saba le 12 X 2016, jour de panne

Intérieur d’église, effet de nuit

Comme d’habitude, j’avais bâclé la messe du matin. La prêtrise n’avait rien d’une vocation, surtout lorsque je devais accomplir cette corvée quotidienne aux petites heures du matin. A cette heure-là mon seul public était le boulanger et les vieux, insomniaques. Les beaux jeunes gens ne venaient qu’aux vêpres où je n’étais pas autorisé à officier, et où je ne pouvais donc pas voir l’assemblée, ce qui aurait été ma consolation.

Je traînais dans la nef, peu pressé de rejoindre le presbytère où une corvée de plus m’attendait : écrire le sermon du curé. Ha ! Je n’étais pas assez bon pour récolter les lauriers mais je l’étais bien assez pour faire le boulot pour lui ! Je préparais ma vengeance subtilement en glissant régulièrement des allusions dans ses sermons à côté desquelles sa cervelle épaisse passait sans frémir et qui le moment venu le décrédibiliseraient totalement. En attendant, le prochain évangile parlait de vol et de mensonge et j’avais l’intention de placer quelques phrases bien senties pour dénoncer l’exploitation qu’il faisait de mes talents. Il ne me relisait jamais de toutes façons, persuadé qu’il était de son bon droit et de ma coopération servile. Je ricanais déjà : soit il lirait devant l’assemblée l’aveu de sa paresse, soit il se rendrait compte de ce qu’il disait et il serait bon pour bafouiller et quitter la chaire sans oser finir de peur que la suite ne soit pire.

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Billet d’humeur

ou quelques considérations pas si oiseuses sur l’importance de se bien nourrir pour être d’agréable compagnie…

Depuis quelque temps, je m’observe. C’est une constante chez moi me direz-vous et vous n’aurez pas tort. Plus précisément, j’observe mes humeurs (selon l’adage Connais-toi toi-même). Or j’ai remarqué une tendance nette au syndrome du samedi oisif. Qu’est-au qu’olé qu’cette bête là ? Bien c’est tout simple, la fin de semaine arrivée, je suis lessivée et je n’ai qu’une envie : farniente. Hélas, c’est aussi le jour où le frigo est environ vide. Les deux se combinant malheureusement, il est donc fréquent que la journée se déroule plus ou moins comme ça :

  • 11h. Le chien commence à s’impatienter. J’ouvre un œil, je lui promets que j’arrive de suite, je me retourne et je me rendors.
  • Midi. Bon, si je me lève pas maintenant, ça va encore me décaler. Courage.
  • Midi 20. J’ai réussi à me traîner jusqu’à la douche. J’émerge doucement et je commence à avoir faim. Ca va venir. Je commence à rêver tartines de pain frais et beurre salé, tranches de poitrine fumée croustillantes, fromage fondant, café au lait brûlant et salade de fruits avec des oranges, des pommes, des bananes, de la pastèque, de l’avocat, le tout arrosé de jus de citron frais et d’huile de macadamia.
  • Midi 21, la réalité me tombe dessus comme la saloperie qu’elle est : je n’ai ni pain frais, ni tranches de bacon, ni fruits frais, il me reste quelques cracottes, du fromage qui commence à fermenter et un fond de bouteille de lait.

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Réparer mon vieux Trackpad

J’ai adoré ce bidule quand il est sorti. Pour ceux qui ne connaissent pas c’est une souris version pavé tactile, comme ce qu’on trouve sur un ordinateur portable mais en plus grand et avec plus de fonctionnalités. Evidemment, vu que j’ai attendu des années avant de me faire un bureau digne de ce nom, il est tombé plusieurs fois et il a bien morflé.

Heureusement, Apple, c’est du costaud, d’ailleurs, je crois que si je devais donner un nom à ce pauvre trackpad, je l’appellerai Arcopal : incassable ! Enfin voilà, au cours d’une de ses nombreuses chutes, il avait perdu un des boutons situés derrière, une sorte de petit bouton bombé un peu mou qui permettait de faire le clic gauche comme sur une souris.Pas vraiment gênant puisque j’avais réglé le bidule pour ne pas avoir à m’en servir… sauf que quand on démarre, avant d’avoir accès à ses réglages personnels donc, ben, on en a impérativement besoin pour cliquer. Résultat ? Impossible d’allumer mon ordinateur 🙁 Continue reading « Réparer mon vieux Trackpad »

Chili doux

Comme on me l’a récemment fait remarquer, le chili con carne est un plat de haricots, accompagné de viande et non un plat de viande. Forte de cette révélation, j’ai modifié ma recette habituelle pour vous concocter une recette toute douce qui met en valeur les haricots, sans leurs inconvénients traditionnels…

« Haricots, fruits musicaux, plus t’en mange, plus tu joue du pipeau », comme dirait le pistolero…

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Ingrédients :
2 poignées de haricots borlotti
2 poignées de haricots cornilles
2 poignées de haricots noirs
3 poignées de lentilles
1 petit poivron
1 oignon
1 boîte de pulpe de tomate

Les épices :
1 branche de romarin,
2 cac de nora,
3 cac de cumin,
1 cas de miel de sarrasin,
huile d’olive,
sel poivre.

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Bref, Je conseille de s’y prendre la veille (l’avant-veille si vous devez faire tremper vos haricots secs), c’est un plat mijoté, qui gagne donc à être réchauffé.

  1. Commencez par mettre les haricots à cuire dans l’eau froide avec une grosse pincée de bicarbonate de soude. Le bicarbonate va aider à attendrir les haricots au contraire du sel qui les durcit. Pas de sel à ce stade surtout.
  2. Dès qu’ils commencent à s’attendrir, ajoutez les lentilles et remettez au feu pour trois bons quarts d’heure. Sentez vous libres d’ajuster ces temps de cuisson car tout dépend de la qualité et de la taille de vos légumineuses.
  3. Émincez le poivron et l’oignon et faites revenir dans une grosse casserole avec un peu d’huile d’olive puis ajoutez les épices. Le romarin va ajouter un côté un peu sucré, le nora est un piment ou plutôt un poivron concassé, absolument pas épicé, qui a un parfum sucré et fumé. Il se marie parfaitement avec ce plat. Le cumin est indispensable à deux titres, d’abord parce qu’avec lui, pas de pipeau, ni de chili puisque c’est lui qui lui donne sa saveur unique. Pour rester sur un plat très doux, j’utilise du piment d’espelette mais vous pouvez bien sûr corser à votre goût.
  4. Égouttez les légumineuses et ajoutez les aux poivrons puis versez les tomates par dessus et laissez mijoter quinze à vingt minutes.
  5. C’est le moment d’ajouter le miel. J’utilise du miel de sarrazin pour son goût âpre. Si vous n’en trouvez pas, préférez du sucre plutôt qu’un autre miel dont le goût risque de détonner dans un plat salé.
  6. Éteignez le feu, couvrez et oubliez la marmite jusqu’à demain.
  7. Fait dodo, Colas…
  8. Bonjour ! Vous avez de la suite dans les idées dites donc… Rassurez vous, il ne vous reste plus qu’à rallumer le feu pour réchauffer ce délicieux chili et à sortir les assiettes.

Bon appétit !