Plus vite que l’éclair

This entry is part 5 of 22 in the series Albert

Le contexte :
Dans la rue, un jeune qui traîne ses guêtres. Contrairement à ses potes qui sortent du lycée, lui sort du boulot puisqu’il est pâtissier.

Albert – C’est quoi ta spécialité, les éclairs au chocolat* ? Ha ha ha…

Je reste coite, à grand peine. Il a l’air de comprendre sa propre blague, je me dis qu’il y a du progrès. Quelques minutes plus tard et hors de portée d’oreilles du pâtissier, j’ai droit à l’explication de texte :

Albert – Je me suis fait un petit délire parce que le mec c’est pas un éclair.

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Conclusion, Albert sort pas de la cuisine à Jupiter, CQFD

* Toute référence phallique à une éventuelle homosexualité latente d’Albert est bien entendu purement fortuite. Si si.

L’Arbre-Monde ou comment la Femme devint Sage

This entry is part 1 of 2 in the series Contes de l'Arbre-Monde

Dans un lieu ancien et reculé, Mieux-Aimé il y avait un Arbre. C’était le Premier Arbre, l’Arbre-Monde. Il était si haut que sa cime perçait les nuages, si bien que ses plus hautes branches étaient toujours ensoleillées et s’enracinait si profondément qu’il recevait aussi la chaleur de la Terre. Les nuages cotonneux qui s’accrochaient à ses feuilles percolaient goutte à goutte et nourrissaient la vie qui y nichait, jardins à l’affût, parfums colorés et fleurs entêtantes, oiseaux suspendus, rongeurs bavards, félins joueurs.
En ce temps là Mieux-Aimé, l’Homme et la Femme vivaient libres et sans crainte, abrités sous les branches. L’Arbre-Monde leur pleuvait gentiment ses fruits, sucrés et juteux et l’Écureuil venait partager ses amandes et ses jeux. Le Merle chantait pour eux chaque matin et chaque soir et ils l’écoutaient ravis.
Mais le Chat restait au loin, il attendait et observait. Il voyait l’Homme et la Femme s’aimer et en était jaloux. Il se persuada qu’il était heureux seul, tant et si bien qu’il devint le Chat qui s’en va tout seul. Il continuait d’observer de loin et de fermer son cœur. Vint le moment où il ne put plus supporter leur bonheur.
C’était un jour où le Chat était sur une branche basse et voyait à travers le feuillage dense tacheté de lumière, les têtes jointes de l’Homme et de la Femme embrassés qui ondulaient doucement. Près de lui, la Merlette, qui ne l’avait pas vu car il était venu à pas de velours, tapait du pied :
– Merle, nous aurons bientôt nos œufs et le nid n’est pas prêt. Où sont les brindilles que tu devais m’amener ?
– Merlette, j’ai fait ce que j’ai pu, c’est Dédé, il avait besoin des clefs du camion.
La Merlette qui n’aimait pas les inventions fantasques du Merle, tapa furieusement du pied et la branche trembla.
– Et j’ai dû échapper au Chat qui m’a poursuivi toute l’après-midi pour faire de moi son repas.
La Merlette amollie se laissa bécoter.
Le Chat, dégoûté par cette accusation injuste, hésitait à croquer le menteur quand il entendit le rire de la Femme. Elle plongeait son regard à travers le feuillage et se moquait doucement des malheurs du Merle et de la Merlette. Comme le Chat allait bondir sur sa proie, son regard croisa celui de la Femme. Son avertissement silencieux toucha le Chat au cœur. Poils hérissés, il feula et dit :
– Je suis le Chat qui s’en va tout seul et tous lieux se valent pour moi.
Et il partit, bondissant légèrement de branche en branche, jusqu’au sol et tournant un dos dédaigneux, fouettant l’air de sa queue, il quitta l’Arbre-Monde et n’y revint plus.
Et c’est ainsi, Mieux-Aimé, que le Chat s’en alla vers le Bois Sauvage et ses chemins Mouillés et que la Femme devint sage, plus sage que l’Homme. Avec le temps, la Femme eut soif de découvrir le Vaste Monde et elle emmena l’Homme et eux aussi quittèrent l’abri de L’Arbre-Monde et ils n’y revinrent plus.
Ils vinrent un jour s’installer près du Bois Sauvage mais ceci, Mieux-Aimé, est une toute autre histoire.

Lutte des classes

This entry is part 7 of 14 in the series Rencontres

Je rappelle le principe : il s’agit de premiers messages, reçus de gens que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, sur un site de rencontre par ailleurs très bien fait. Ces messages ont été filtrés par le site, je suis allée les rechercher dans la poubelle, juste pour le fun.

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Aunissois (qui mal y pense)

Mes petits sablés à l’anis d’Aunis…

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Column: 1

  • 200 g de farine (dernièrement j’ai utilisé de la farine de seigle)
  • 100 g de sucre (glace, parce que ça traîne et que je m’en sers pas)
  • 120 g de beurre
  • 1 1/2 sachet de levure
  • 2 [itg-tooltip qtiptrigger= »responsive » tooltip-content= »<p>cuillère à café !</p> »]cac[/itg-tooltip] de graines d’anis vert réduites en poudre (vive le moulin à café)
  • 5 cas d’eau

Column: 2

Mettez l’eau et le beurre dans une casserole et faites fondre à feu doux. Hors du feu, versez d’un coup la farine puis aussitôt le reste des ingrédients. Mélangez jusqu’à obtenir une boule homogène. Etalez à la main au fond d’un moule à gâteau. Mettez au four NON préchauffé à température douce (150°C) pour que ça gonfle doucement et que ça cuise, entre 30 et 45 minutes. Découpez des petits morceaux. Moi j’aime bien faire des losanges, c’est facile à couper et ça fait de jolis morceaux réguliers. Et me débarrasser des bouts triangulaires me donne une excuse pour goûter…

 

L’amour selon Roy Croft

This entry is part 3 of 3 in the series Platon

I love you,
Not only for what you are,
But for what I am
When I am with you.

I love you,
Not only for what
You have made of yourself,
But for what
You are making of me.

I love you
For the part of me
That you bring out;

I love you
For putting your hand
Into my heaped-up heart
And passing over
All the foolish, weak things
That you can’t help
Dimly seeing there,
And for drawing out
Into the light
All the beautiful belongings
That no one else had looked
Quite far enough to find.

I love you because you
Are helping me to make
Of the lumber of my life
Not a tavern
But a temple;
Out of the works
Of my every day
Not a reproach
But a song.

I love you
Because you have done
More than any creed
Could have done
To make me good,
And more than any fate
Could have done
To make me happy.

You have done it
Without a touch,
Without a word,
Without a sign.

You have done it
By being yourself.

Perhaps that is what
Being a friend means,
After all.

Roy Croft

L’amour, une émotion comme les autres?

This entry is part 2 of 3 in the series Platon

Réflexions précédentes

Ma réflexion sur ce sujet bien spécifique de l’amour en général est partie un peu dans tous les sens cette dernière année. Je vais essayer de condenser en restant claire et sans oublier d’étape.

La difficulté première pour moi c’était : c’est quoi l’amour ? Tout le monde en parle mais quand on veut savoir précisément comment l’identifier en général la réponse c’est : tu le sauras quand tu le verras. Ma conclusion a donc été : puisque je ne sais pas, c’est donc que je ne l’ai jamais éprouvé. Triste, n’est-ce pas ?
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