Au fil des pages, j’ai parlé de plusieurs livres fondateurs pour moi mais je m’aperçois que j’en ai laissé un de côté qui est toujours une grande influence pour moi : le cycle des “Enfants la Terre” de Jean Auel.
On pourrait abondamment critiquer les qualités littéraires du texte je suppose mais j’avoue que je m’en fiche pas mal. Cette histoire, je l’ai découverte en Bretagne, non loin du gouffre de Plougrescant, pendant une semaine où nous fêtions en famille les 25 ans de mariage de mes parents – j’avais donc 12 ans. Je me suis tout de suite identifiée à l’héroïne, enfant si isolée au milieu d’un peuple qui n’était pas le sien, à l’intelligence totalement invisible malgré une famille adoptive aimante. Je me suis intéressée aux mêmes choses qu’elle : la nature sauvage qui permet de survivre, les plantes surtout (qui ont l’immense avantage de ne pas chercher à s’enfuir quand on va les cueillir). Et à ce niveau là, ce récit contient une mine d’information. Sur les plantes, celles qui se mangent, celles qui soignent, celles qui tuent, comment les reconnaître, quand les récolter, comment les conserver, quel usage en faire… J’ai passé des journées entières à arpenter les chemins et les bois, les prés et les rivières, cherchant à reconnaître la cuscute et la ciguë, récoltant des noisettes et l’aubier du tilleul, faisant des salades de plantain, découvrant le millepertuis près de l’anémone hépatique. Bref. La conservation de mes récoltes posant un problème de place, j’ai fini par abandonner jusqu’à découvrir quelques années plus tard, ô bonheur, l’existence des herboristeries (et en particulier celle du Père Blaize à Marseille). Dans la foulée je m’émerveillais d’apprendre qu’on avait eu l’idée de concentrer le pouvoir curatif des plantes en en faisant de l’huile essentielle. Un nouveau champ d’étude s’ouvrait à ma curiosité, que je n’ai pas fini d’explorer. De là s’en est suivi la confection de cosmétiques maison, puis celle des savons. Dernièrement, je suis revenue à mes amours premières, les « simples », que je suis allée visiter au jardin des Plantes. 3h et je n’ai pas fait le tiers des plates-bandes)…