C’était une ville magnifique.
Il y avait la pluie bien sûr, omniprésente.
Il y avait la vie.
Puis il y a eu la mort, venue du ciel.On a rebâtit à la va-vite, une ville sans âme et qui pourtant perdure en mon cœur, indéracinable. Creusée de vallons et parcourue de ponts elle tourne le dos à la mer, falaise infranchissable. Cité qui aurait dû être la fière pionnière, première aventurière du Ponant, elle a été spoliée par d’autres plus belles et se retrouve oubliée, au bout du monde.
Mais moi je me souviens de ses rues grises, soudainement illuminées d’un soleil d’autant plus cher qu’il est rare, auquel il ne faut jamais se fier tant le temps est changeant, de ses bosquets secrets, cachés dans les vallons comme un trésor précieux et du vent éternel.
Maintenant le tram la parcourt comme une artère vitale, entre l’arsenal et le port de commerce. Les méthaniers s’y mêlent aux étudiants qui répandent une vie éphémère et brouillone qui ne dure que les mois froids et disparaît avec les vacances d’été.
« Brest a hérité d’une architecture néo-stalinienne qui n’est pas sans grandeur quand on n’est pas dépressif. »
Ça fait un paysage un peu bizarre, une carte postale incrustée au milieu d’un bout de Dunkerque.
Brest, c’est un peu tout ça.