– Je voudrais bien savoir pourquoi…
– QU’EST-CE QUE TU DIS ?
– Rien rien, je n’dis rien… mais tout d’même je voudrais bien savoir…
– Viens ici qu’on t’cogne !
– Aïe, Ouille, ouillouillouille !
– M’en fiche j’ai la peau dure, ça fait pas mal… pfff ! Même pas mal !
Y z’ont beau cogner, rien n’y fait : plus on m’cogne, plus je m’interroge… Je me rappelle clairement ma première question.
J’ai six ans, je suis en CP. C’est le printemps, je rentre de l’école. Je referme la lourde porte du garage. La maison est vide, maman sera bientôt là.
Que/qui serais-je, si j’avais un frère ?
Aujourd’hui je sais : il aurait été là, tout simplement, pour moi. Et la solitude aurait eu peur, elle se serait enfuie doucement, sur la pointe des pieds, sans se faire remarquer.
Et moi je découvre seulement ce que je peux être, sans elle.
Et peut-être que si vous m’aidez à chercher, ensembles, on pourra lui flanquer la frousse de sa vie !